L'étude, les offres et l'installation d'un éclairage rationnel ne doivent pas se limiter à la puissance électrique des luminaires.
Afin de garantir un éclairage rationnel et de qualité il faut tenir compte de bien d'autres critères que la puissance installée :
- utilisation rationnelle de l'éclairage (priorité à la lumière naturelle, éclairer quand il faut, là où il faut),
- caractéristiques photométriques (répartition adéquate de la lumière dans l'espace)
- qualité de l'éclairage (rendu des couleurs, température de couleur)
- confort des utilisateurs normes de niveau d'éclairement
- normes de sécurité
- maintenance des installations
- durabilité des installations (technologie expérimentale, mature, en fin de parcours)
- impact sur l'environnement
1. Puissance installée ROI Puissance spécifique
La puissance installée d'une installation se détermine par la somme des puissances des luminaires et des éventuels accessoires de contrôle. Elle est exprimée en kW (kilo watts)
Pour calculer le ROI (retour sur investissement) du remplacement d'un système d'éclairage existant avec un nouveau système, on estime la différence de puissance installée entre l'ancien et le nouveau système préconisé. On calcule le coût annuel de fonctionnement (consommation d'électricité) de l'ancien et du nouveau système en fonction du nombre d'heures de fonctionnement. La différence de coût de fonctionnement divisée par le coût de l'installation donne une idée du retour sur investissement.
La comparaison des puissances installées doit se faire à niveau d'éclairement identique à celui de l'ancien système et ce pour tous les espaces considérés. Il faudra en plus que pour chaque espace l'éclairement respecte les normes et recommandations de confort des utilisateurs (voir chapitre « Confort des utilisateurs»)
Bien souvent on détermine la consommation de l'éclairage en tenant compte des heures de travail du personnel ou des heures d'ouvertures de l'établissement. C'est une consommation « théorique » Il sera utile de déterminer la consommation réelle de l'éclairage (par des compteurs électriques).
Il n'est pas rare en effet que des bureaux, des halls de stockage, des ateliers ou d'autres espaces peu visités restent allumés en soirée ou même le weekend !
L'efficacité lumineuse du nouveau système préconisé (et donc l'éclairement qu'il produit) diminue en fonction du temps (vieillissement des sources lumineuses). Afin de garantir un éclairement conforme aux recommandations et aux normes tout au long de la durée d'utilisation des luminaires, il faudra sur-dimensionner la puissance installée en fonction du facteur de vieillissement (appelé aussi facteur de maintenance) des luminaires.
Il faudra dans la comparaison de coût annuel, tenir compte du coût de maintenance des 2 systèmes (changement de lampes, tubes, équipements, luminaires entiers, entretien de réflecteurs ou caches). Par exemple, certains luminaires LED défaillants ne peuvent être réparés par remplacement d'une pièce de rechange. C'est tout le luminaire qui doit être remplacé. Bon à savoir !
Il est possible que plusieurs techniques d'éclairage performants puissent être envisagées : les luminaires à tube fluorescent ou à lampes à décharge restent toujours compétitifs vis-à-vis des systèmes à LED dans certains cas. Ne négligeons aucune alternative.
La puissance spécifique d'une installation (= ensemble de luminaires d'un même type qui éclairent une surface commune) détermine la puissance nécessaire pour éclairer à un niveau de 100 Lux une surface de 1 m2. Exprimée en W/m²/100 lux, elle reflète donc l'efficacité lumineuse de l'installation. Actuellement, un éclairage performant aura une puissance installée (y compris la puissance des auxiliaires éventuels) inférieure à :
2,5 [W/m²/100 lux] pour un bureau ou un petit atelier
3 [W/m²/100 lux] pour un grand hall
3 à 8,5 [W/m²/100 lux] pour des couloirs.
2. Utilisation rationnelle de l'éclairage
La priorité à l'éclairage naturel doit faire partie de tout projet d'éclairage. N'oublions pas que le soleil est une source gratuite et inépuisable d'énergie. Cette énergie est à consommer sans modération.
Combien d'espaces situés près de fenêtres (bureaux, showrooms) ou sous des lanterneaux (halls, ateliers, stocks) ne restent-ils pas éclairés artificiellement alors que la lumière naturelle est largement suffisante ?
- un simple geste des utilisateurs (switch off quand l'éclairage naturel est suffisant)
- un asservissement par cellules photosensibles des luminaires à la lumière naturelle permettent de réduire jusqu'à 15% la facture électrique du poste éclairage.
Bien souvent les circuits électriques d'alimentations de l'éclairage ne permettent pas d'éteindre la rangée de luminaires situés près des fenêtres ou en dessous des lanterneaux.
- le zonage de l'éclairage (par exemple un circuit d'alimentation des luminaires situés près des fenêtres et un autre circuit pour le reste des luminaires) ne représente pas un énorme surcoût mais peut rapporter gros !
Les interrupteurs ne sont pas toujours mis à la disposition ou connus des utilisateurs.
- le placement d'interrupteurs à tous les accès d'un espace
- une politique de communication au personnel pour éteindre l'éclairage inutile sont autant d'investissements ou d'actions très rentables.
Eclairer des espaces quand il faut, c.à d. uniquement quand ils sont occupés, peut réduire jusqu'à 15 % la consommation d'électricité.
Combien d'espaces (bureaux, ateliers, salle d'archive, stock, couloirs, corridors) inoccupés pendant les heures de table, en fin de journée, le weekend, lors de congés, ne sont-ils pas éclairés à grands frais pour rien !
- un simple geste des utilisateurs (switch off quand on quitte son poste de travail)
- un asservissement par cellules de mouvement, de présence ou d'absence ne représentent pas un investissement important mais sont très rentables.
Bon exemple :
Hall industriel muni de larges lanterneaux et de luminaires (4 x T5-80W) asservis à la lumière naturelle par cellule photosensible et asservis au mouvement des occupants.
Remarquons que la puissance du luminaire situé près du lanterneau est nettement inférieure à celle de l'autre luminaire.
La puissance des 2 luminaires en bas de la photo est aussi réduite car au moment de la prise de photo et à cet endroit il n'y avait pas de personnel !
L'asservissement à l'éclairage naturel et à l'activité a permis de faire plus de 50% d'économie d'énergie.
Dans la même entreprise, des interrupteurs bien positionnés et une politique de sensibilisation à l'éco-consommation permettent sans grands frais de faire la chasse aux gaspillages d'énergie et de réduire les factures d'énergie.
Contre exemple :
Dans ce hall, une rangée de 12 spots LED (90 W) a remplacé 12 casseroles à lampes à décharge (400W) situées le long d'un vaste lanterneau.
Ces spots LED sont alimentés par le même circuit d'alimentation que celui des casseroles qui ne sont pas asservies à l'éclairage naturel.
Belle réduction de puissance installée.
Mais beau gaspillage d'énergie lorsque l'éclairage naturel est suffisant et que les spots LED continuent à fonctionner !
Eclairer là où il faut :
Combien d'espaces où l'activité ne nécessite pas d'éclairement important (lieu de passage) ne sont-ils pas éclairés autant que les espaces de travail environnants.
Dans le paysager ci-contre, un seul interrupteur commande l'éclairage des 3 zones, sans tenir compte de l'apport de lumière naturelle et gratuite le long des fenêtres, sans atténuation de la lumière (surabondante) du lieu de passage et sans tenir compte du manque de lumière pour les tables situées loin des fenêtres.
Contre exemple :
Dans ce hall industriel, non seulement les luminaires (d'ancienne génération et de piètre efficacité lumineuse) sont utilisés alors que les lanterneaux diffusent une lumière largement suffisante, mais une partie seulement est occupée ( par 2 personnes !)
- le zonage de l'éclairage par interrupteurs multiples ou cellules de mouvement;
- le contrôle de la puissance d'éclairement de chaque zone et/ou cellules de mouvement;
- une politique de communication au personnel pour éteindre l'éclairage inutile sont autant d'investissements ou d'actions très rentables.
Eclairer des espaces là où il faut, peut réduire jusqu'à 15 % la consommation d'électricité.
Un éclairage performant ne doit pas seulement être énergétiquement « rentable ».
L'éclairage doit assurer un bon confort et de bonnes performances visuelles.
Cela est d'autant plus important lorsque la tâche demande un grand effort visuel, que cette tâche est dangereuse et/ou lorsque la personne réalisant la tâche est âgée.
Six paramètres doivent être analysés :
- Eclairement suffisant des surfaces utiles
- Répartition adéquate et uniforme de l'éclairage
- Température de couleur des sources lumineuses
- Rendu des couleurs suffisant
- Absence d'éblouissement, de reflets
- Absence d'ombre
3. Niveau d'éclairement
Un niveau minimal d'éclairement doit être assuré de manière à ce que le travail puisse être réalisé correctement, sans fatigue visuelle et sans danger. Ce niveau dépend du type d'entreprise, du type d'espace et de la tâche qui y sera effectuée.
Voici par exemple quelques niveaux d'éclairement recommandés pour les ateliers :
Il est primordial de consulter les valeurs exactes dans les textes officiels.
- RGPT (Règlement général pour la protection du travail) :
http://meta.fgov.be - NBN EN 12464?]1 (Eclairage des lieux de travail IBN ?] Institut belge de normalisation) :
www.ibn.be - SPF - département « Emploi , Travail » : recommandations sur les niveaux d'éclairement : http://www.emploi.belgique.be/defaultTab.aspx?id=611
NB : Les règlements RGPT et les normes NBN sont résumées aussi dans le CD « Energie plus »
- NBN : éclairage des lieux de travail : http://www.energieplus-lesite.be/index.php?id=11814
- NBN : éclairage dans les installations sportives : http://www.energieplus-lesite.be/index.php?id=11813
- RGPT en matière d'éclairage : http://www.energieplus-lesite.be/index.php?id=10746
4. Répartition adéquate de la lumière - Caractéristiques photométriques -
La répartition adéquate de la lumière dépend de 2 facteurs :
- la répartition spatiale de la lumière émise par chaque luminaire (courbes photométriques)
- la répartition de l'éclairement dans un espace (diagramme des niveaux d'éclairement)
Courbes photométriques
Les courbes photométriques d'un luminaire représentent la diffusion lumineuse (niveau d'éclairement) dans un plan transversal au luminaire (C90) et dans un plan longitudinal au luminaire (C0). En fonction des espaces et de leur fonctionnalité, des luminaires à diffusion adéquate seront choisis.
(*) Dans le cas de corridors ou de couloirs il est recommandé d'éclairer aussi les murs (peints de préférence en couleur claire) pour des raisons de sensation de confort et de sécurité des passants.
Uniformité de l'éclairement
Il est important pour le confort des utilisateurs qu'une surface (plan ou espace de travail) soit éclairée de manière uniforme.
En industrie l'uniformité d'éclairement de tout l'espace (champ horizontal et champ vertical) est très importante. Il faut éviter les trous noirs.
Il est donc conseillé d'éclairer les murs et/ou de les peindre en couleur claire.
L'uniformité [U] (rapport de l'éclairement minimum sur l'éclairement moyen d'une surface) est fixée dans les règlements de travail et normes de confort en fonction du type d'activité et d'espace.
Par exemple :
Diagramme des niveaux d'éclairement
Les niveaux et l'uniformité de l'éclairement sont représentés graphiquement (en 3D) et par des tableaux de données par des outils d'étude déclairage (Dialux, Relux, ?) qui tiennent compte des courbes photométriques des sources luminaires, de l'enveloppe des espaces éclairés (couleur des murs, plafond, sol), de l'apport de lumière naturelle, de la disposition des luminaires, des pré-requis en terme d'éclairement minimum, des objets situés dans l'espace.
Exemple de résultats fournis par le logiciel Dialux :
Bon exemple :
Voici quelques 3 types de luminaires utilisés dans une grande surface de produits alimentaires dont les courbes photométrique ont été choisies en fonction des plans et des objets à éclairer. Une attention toute particulière a été portée pour le confort visuel des clients (ne pas subir d'éblouissement) et pour l'utilisation de niveaux raisonnables et efficaces d'éclairement. Pour obtenir la garantie de qualité et de consommation rationnelle d'énergie, le gérant du magasin a fait appel à un éclairagiste expert et compétant.
Luminaires T5 à réflecteur à simple asymétrie
Les rayons de droite sont éclairés à +/- 1000 lux
Le couloir et le côté gauche des luminaires sont éclairés à 350 lux (pas d'éblouissement).
Luminaires T5 à réflecteur à double asymétrie
Les rayons de gauche et de droite sont éclairés à +/- 700 lux. Le couloir est éclairé à 350 lux
Des spots à lampes HID permettent de mettre en valeur le rayon fruits par un éclairement puissant (1600 lux) et focalisé sans production importante de chaleur (vs spots halogènes) et avec bon rendu de couleur.
Contre exemple :
Dans un magasin de bricolage, les couloirs à double rangée de rayonnage sont éclairés par des luminaires T5 avec des réflecteurs inadéquats (courbe photométrique de type « spot »).
Résultat : les passages (et donc les clients) sont trop éclairés (1200 lux) => risque d'éblouissement alors que les étalages sont sous-éclairés (400 lux).
Pire encore : une série de luminaires est fixée le long d'une poutre métallique : les rayons de gauche sont dans l'ombre (50 lux) !!
5. Température de couleur - Rendu des couleurs
L'oeil humain et le cerveau (qui interprète les signaux fournis par les yeux) sont très sensibles aux couleurs des objets éclairés. Ces couleurs et leur rendu peuvent influencer son comportement : sensation de froid ou de chaleur (sensation de confort/inconfort dans un bureau éclairé par lumière artificielle), intérêt ou désintérêt (voire répulsion) pour un objet éclairé (lors d'un achat) , jugement faussé de la qualité esthétique d'un objet (lors d'un test de qualité en imprimerie).
La température de couleur des sources lumineuses doit être soigneusement choisie en fonction de l'activité des espaces éclairés (bureau, showroom, atelier, salle de douche, cantine, salle de réunion, ?)
La température de couleur s'exprime en degrés Kelvin [K]. ( 0 K = - 273 °C)
2.700K correspond à un blanc chaud : utilisé pour l'éclairage de bureaux, de cantines, de salles de douches
3.000K : utilisé soit en milieu tertiaire doit en industrie
4.000K : blanc neutre : utilisé plutôt en industrie
6.500K : blanc froid utilisé pour les postes de test de qualité de couleur (imprimerie, production de tissus, ..)
9.000K : lumière naturelle (solaire à midi)
Le rendu des couleurs (IRC)
L'IRC s'exprime, pour une lumière considérée, par rapport à un idéal et pour une température de couleur donnée. C'est en fait la faculté de restituer plus ou moins bien tout le spectre lumineux de la lumière considérée. L'indice maximum Ra=100 correspond ainsi à une lumière blanche « idéale » telle que la lumière naturelle, tandis que l'indice minimum Ra=0 correspond à la lumière émise par une lampe monochromatique, telle qu'une ampoule à vapeur de sodium (lumière orangée : éclairage d'autoroutes), qui ne permet aucune distinction des couleurs entre elles.
- La lumière du jour est par définition de Ra=100
- Les lampes halogènes sont proches de Ra=100
- Les tubes fluorescents ont un IRC de 60 à 90.
Exemple : tube fluorescent avec un marquage 840 indiquant un IRC de 80 à 89 et une T. de couleur de 4000k (Blanc neutre)
- Les lampes aux halogénures métalliques ont un IRC compris entre 60 et 95,
- Les sources lumineuses LED de qualité offrent d'excellents rendus de couleur (60 < Ra <90). comparable à ceux
des tubes fluorescents.
En commerce, musées, salons d'exposition, là où le rendu ou l'appréciation de couleur est important des lampes d'IRC > 90 sont vivement conseillées. En industrie un IRC de 80 est en général suffisant (sauf exception : poste de tests en imprimerie, production de tissus/produits de luxe, ..)
Exemple :
Dans un magasin de bricolage, tout l'espace est éclairé par des tubes fluorescents T5 49W / 840. L'éclairage est confortable mais le rayon peinture et les panneaux de démonstration de couleurs manquent d'éclat : les couleurs ne sont pas suffisamment mises en évidence. Les couleurs rouge, rose et mauve sont ternes.
Ceci est dû au spectre d'émission pauvre en raies rouges émises par les tubes fluo.
On conseille d'utiliser des tubes de meilleur IRC (de type 940) ou de renforcer l'éclairage des panneaux de démo par des spots LED de type 940.
6. Indice d'éblouissement (UGR)
Certains luminaires peuvent éblouir le personnel.de part leur puissance, leur ergonomie, leur positionnement. C'est une situation inconfortable, fatigante et potentiellement dangereuse. Ce phénomène est quantifié par le taux d'éblouissement UGR (Unified Glare Ratio)
Une valeur maximale est recommandée par la norme EN 12464-1 suivant le type de local ou de tâche. Elle est comprise entre 10 (peu d'éblouissement) et 30 (fort éblouissant). L'UGR sera calculé par l'auteur du projet et influencera le choix d'un type de luminaire, sa position et son orientation dans le local considéré et pour la tâche considérée. Les facteurs suivants jouent un rôle dans la détermination de la valeur UGR :
- la forme et les dimensions du local,
- la clarté des parois, des plafonds, des sols,
- le type de luminaire et de protection,
- la luminance de la lampe,
- le nombre et la répartition des luminaires dans le local,
- la ou les positions de l'observateur.
Attention : certains luminaires à tubes fluorescents nus de forte puissance (T5 80W), certains luminaires LED de grande puissance (> 100 W) non pourvus de diffuseurs peuvent être éblouissants et particulièrement préjudiciable à l'activité du personnel.
La présence de reflets doit également être évitée. Ils sont dus généralement à la lumière naturelle (fenêtres, lanterneaux) ou à des luminaires mal positionnés (dans le champ.de vision)
Attention : l'utilisation de luminaires à diffusion focalisée (spots halogènes, power LED) au dessus d'un poste de test de qualité peut rendre le travail pratiquement impossible à cause des reflets intempestifs de lumière.
La présence d'ombres donne également une sensation d'inconfort. Il faut les éviter en positionnant correctement les luminaires.
Attention : certains postes de travail (fraiseuse, perceuse, scie, raboteuse, soudure, ?) sont éclairés par des luminaires situés derrière l'utilisateur. Ces postes sont éminemment DANGEREUX.
Contre exemples :
Dans une menuiserie la table de la scie à ruban est éclairée par un luminaire situé à l'arrière de l'utilisateur et de puissance insuffisante (179 lux sans ombre / 50 lux à l'ombre produite par le menuisier) et en plein reflet du soleil diffusé par une fenêtre à l'avant de l'utilisateur ! Attention aux doigts !
Dans cet atelier, le poste d'ajustage (en arrière plan) est muni d'un spot LED puissant qui éblouit le poste de fraisage (en avant plan).
La solution serait de placer un cache au spot LED afin qu'il n'éclaire que le poste d'ajustage.
7. Normes de sécurité
Une installation d'éclairage doit également respecter les normes de sécurité électrotechniques afin d'assurer la sécurité du personnel en place mais aussi de toute personne externe qui aurait accès à l'installation.
Protection contre les chocs électriques :
Attention :
Pour éviter tout problème d'assurance en cas de problème dû à la modification électrique d'une installation existante (par exemple modification d'un luminaire à tube fluo pour utilisation d'un tube LED) ll est vivement conseillé de mentionner les modifications dans une déclaration officielle envoyée à un organisme de contrôle (AIB, Vincotte, SGS, ?), déclaration effectuée par un électricien agréé et d'en faire état à l'assurance.
En fonction des lieux d'utilisation, des activités et des produits passant dans les espaces éclairés, les normes de sécurité mécaniques doivent être respectées :
Résistance aux chocs (indice IK) :
Protection (IPxy) contre la pénétration de corps solides (x) et de liquides (y) :
Plus d'Infos : Document IBE (institut belge de l'éclairage) en complément à la norme NBN EN 12464-1 : http://www.ibe-biv.be/media/pdf/IBE-BIV_Code_de_bonne_pratique_12464_1__FR__2007.pdf
8. Maintenance des installations
Toute installation d'éclairage perd son efficacité dans le temps par :
- usure des sources lumineuses liée à la durée, la fréquence et les conditions de fonctionnement
- encrassement des sources lumineuses et des accessoires :
- poussières/graisses/impacts d'insectes sur les lampes, réflecteurs, coiffes, filtres diffuseurs
- oxydation des réflecteurs
- jaunissement des coiffes
- encrassement de l'enveloppe réfléchissante (murs et plafonds).
Le facteur de maintenance (MF) d'un luminaire est un coefficient multiplicateur de l'intensité lumineuse initiale à prévoir afin que l'intensité moyenne produite par le luminaire tout au long de sa période d'utilisation soit au moins égale aux normes d'éclairement préconisées. Ce facteur de maintenance tient compte du vieillissement des lampes, de l'encrassement des lampes des accessoires et de l'enveloppe.
Dans la pratique, le facteur de maintenance varie de 0.5 pour des éclairages indirects dans des locaux encrassés jusqu'à 0.9 pour des éclairages directs utilisant des luminaires de qualité optique élevée, des lampes de haut rendement, et des ballasts électroniques dans des locaux propres. Les valeurs de référence prises couramment sont 0.8 pour les luminaires équipés de ballasts électromagnétiques et de 0.9 pour ceux équipés de ballasts électroniques.
Le facteur de maintenance sera pris en compte pour l'établissement de la puissance des luminaires.
Soit un bureau équipé de luminaires montés avec des lampes T5. Selon la norme EN 12464-1, le niveau d'éclairement Em minimum est de 500 lux. Les valeurs des différents facteurs sont consignés dans le tableau suivant :
Ceci signifie donc que l'auteur de projet devra surdimensionner son installation de 20 %; soit 500 lux / 0.8 = 625 lux.
Le vieillissement peut avoir aussi des répercutions sur la qualité de l'éclairement (scintillement des tubes fluorescents en fin de vie ou de LED dont l'alimentation est instable, modification de la température de couleur, dégradation de l'IRC).
Attention : Des niveaux d'éclairement exagérément faibles, le scintillement de sources lumineuses peuvent produire de la fatigue voire des maux de tête du personnel. Dans tous les cas l'activité des utilisateurs en sera perturbée.
Bon à savoir :
Il n'est pas rare de rencontrer des luminaires dont les tubes fluorescents sont en fin de vie :
Dans un premier temps ils scintillent (difficulté d'amorçage).
Enfin ils s'éteignent , mais continuent à consommer de l'électricité (10 à 20 w par tube) pour le préchauffage d'amorçage.
9. Durabilité des installations
(technologie expérimentale/mature/en fin de parcours).
Lors du choix d'une technologie d'éclairage (lampes à vapeur de sodium, vapeur de mercure, halogénure métallique, tubes fluorescents, lampes fluo compactes, LED), il faut s'informer sur leur disponibilité et leur commercialisation dans le futur.
Un plan européen (RÈGLEMENT CE No 245/2009 DE LA COMMISSION du 18 mars 2009) sur l'exigence d'efficacité énergétique des sources lumineuses et des équipements d'éclairage (ballasts) a pour conséquence le retrait progressif (étapes 2009 -> 2016) de la vente des lampes à incandescence, des halogènes et des ballasts ferro-magnétiques de faible efficacité. En 2017 des exigences supplémentaires d'efficacité des ballasts vont être exigées.
Ceci doit influencer notre choix de luminaires et de sources lumineuses.
D'autre part méfions-nous des luminaires ou des sources lumineuses « exotiques » ou des équipements dont l'approvisionnement ne serait pas garanti à long terme.
Il serait malheureux d'investir des sommes importantes pour une installation dont les lampes ou les équipements ne seraient plus disponibles (en cas de maintenance) durant sa période d'utilisation.
Exiger une garantie sur le bon fonctionnement des équipements et sur le maintien du niveau d'éclairement des installations pour une période de plusieurs années. Cela éliminera les vendeurs de boîtes de luminaires !
10. Impact sur l'environnement
Les lampes sont aujourd'hui considérées comme des DEEE (déchets d'équipement électriques et électroniques). Cette catégorisation rend donc indispensable leur recyclage au sein des entreprises et des collectivités. Le recyclage des lampes est d'autant plus nécessaire que la plupart contiennent des métaux lourds (mercure) ou des métaux rares qui en cas d'absence de traitement approprié polluent les sols, l'eau et l'air.
Luminaires à tubes fluorescents
Les lampes et tubes fluorescents contiennent du mercure (HG) (10 à 15 mg) ainsi que d'autres éléments ayant un impact sur l'environnement (antimoine, baryum, plomb, sodium, thorium et autres, suivant le type de lampe). Ces sources lumineuses doivent donc être mise en décharge pour être recyclées Certains anciens modèles de ballasts ferro-magnétiques contiennent encore des biphényles polychlorés (PCB). (source : OFEV) : ils doivent aussi être mis en décharge.
Luminaires LED
- ne contiennent pas de mercure, contrairement aux lampes fluorescentes.
- contiennent cependant des métaux rares et de l'électronique
Les tubes et lampes LED (utilisés en retrofit ou équipant un luminaire LED) tombent sous la législation Recupel : ils doivent donc être mis en décharge pour être recyclées
Les armatures LED contiennent des composants électroniques : elles tombent aussi sous la législation Recupel.
Les ampoules à incandescence
Elles ne sont pas recyclées : mais contrairement aux autres types de lampe, elles ne polluent que très peu à l'état de déchet.
Le saviez-vous ? Les lampes qui peuvent être recyclées (donc toutes sauf les ampoules à incandescence) se recyclent à plus de 90% de leur poids !
- Le verre (88%) : Le verre constitue l'essentiel du poids des lampes et est donc la matière recyclable la plus importante. Le verre des tubes fluorescents usagés permet de fabriquer des tubes fluorescents neufs. Le verre des lampes usagées permet de fabriquer des abrasifs, des isolants pour le bâtiment, etc.
- Les métaux (5%) : composant les contacts et culots de lampes, les métaux comme le fer, l'aluminium, le cuivre sont réutilisés dans les filières de fabrication de divers produits neufs.
- Les plastiques (4%) : Les volumes en jeu sont insuffisants pour la mise en place d'une filière économiquement viable. Les plastiques contenus dans les lampes ne sont donc pas recyclés. Ils font souvent l'objet d'une valorisation énergétique par incinération.
- Les poudres fluorescentes (3%) recouvrant l'intérieur des tubes fluorescents et des lampes basse consommation sont recyclées pour en extraire les terres rares qui les composent.
- Le mercure (0,005%), présent en infime quantité, est contenu dans les poudres fluorescentes. De fait il est lui aussi neutralisé grâce à un stockage en CSDU (Centre de Stockage des Déchets Ultimes).
11. Incitants financiers pour investissements économiseurs d'énergie
Toute société (personne morale) basée en Wallonie peut bénéficier des aides financières suivantes
Subvention AMURE : Audit énergétique pour évaluation de la pertinence d'un investissement
50 % de la facture
Nb : La demande de subvention doit être préalable à la date de la première facture relative à l'audit.
L'audit doit être réalisé par un auditeur agréé par la DG04.
Plus d'info : http://energie.wallonie.be/fr/audits-et-etudes-energetiques-amure.html?IDC=6374&IDD=12326
Déductions fiscales : Appareils d'éclairage interne
(14,5 %) X (% économie énergie réalisable par relighting) X (coût du relighting)
Nb : La demande de déduction doit être envoyée (préalablement à la déclaration de bénéfice) au service « déduction fiscale » de la DGO4 (Mr Michel Marchetti).
Le service déduction fiscale de la DGO4 établira sur base de la demande une attestation officielle de la somme déductible fiscalement.
Cette attestation sera jointe à la déclaration de bénéfices envoyée au SPF.
12. En résumé
- La détermination de la puissance installée tiendra compte :
- des niveaux requis d'éclairement (norme EN 12 464-1 et RGPT) pour chaque espace concerné du taux de vieillissement des sources lumineuses et des équipements (facteur de maintenance)
- des heures réelles d'utilisation de l'éclairage artificiel.
La détermination du retour sur investissement (ROI) tiendra compte
- du coût annuel de consommation d'électricité
- du coût de maintenance (remplacement/entretien de lampes/équipements, garanties)
- des aides financières (déduction fiscales pour réduction de consommation d'énergie)
L'étude d'une installation ne négligera aucune technique
L'utilisation de l'éclairage artificiel sera réduite au maximum :
- priorité à l'éclairage naturel : asservissement des luminaires à la lumière naturelle
- privilégier le zonage (éclairer uniquement les zones en activité)
- prévoir l'extinction des luminaires en cas d'absence des utilisateurs
- sensibiliser le personnel à l'éco-consommation d'énergie
Pour tout projet d'éclairage important et/ou impliquant le confort, la sécurité (et le rendement) du personnel, une pré-étude sera exigée ou réalisée, en ce qui concerne :
- La répartition adéquate de la lumière artificielle (photométrie, diagramme de répartition)
- L'uniformité d'éclairement
- Température de couleur des lampes en fonction de l'activité
- Un taux d'éblouissement (UGR) normalisé de l'installation d'éclairage de chaque espace
- L'élimination maximale des reflets et des ombres préjudiciables à certains postes de travail
- Le respect des normes électriques et mécaniques des luminaires et autres équipements
Pour toute activité de production, de tests ou vente de produits où la couleur (l'esthétique) est important, exiger l'utilisation de sources lumineuses aux caractéristiques suivantes adéquates :
- Température de couleur se rapprochant de la lumière naturelle (4000 à 5000 K)
- IRC (indice de rendu de couleur) maximum (Ra >= 90)
Ne pas négliger la maintenance des luminaires : La détérioration de la qualité de l'éclairage peut avoir des conséquences sur le confort, la sécurité et l'activité du personnel
Sachant que 90% de l'activité humaine est dépendante de la vision, sachant que la consommation électrique d'un luminaire représente 90 % du coût total de son utilisation, sachant que les caractéristiques des luminaires (efficacité, photométrie, IRC, constance dans le temps) ne peuvent être garanties sur le long terme que par du matériel professionnel et de qualité :
Exiger des équipements de marque et/ou ayant des références solides.
Eteignez la lumière en quittant les lieux . Merci.
13. Documentation complémentaire sur l'éclairage en entreprise
- Articles techniques téléchargeables à la page suivante du site de la DGO4 :
energie.wallonie.be/fr/entreprises et industries.
energie.wallonie.be/fr/publications techniques
energie.wallonie.be/fr/caractéristiques techniques de l'éclairage en industrie
energie.wallonie.be/fr/caractéristiques techniques de l'éclairage LED en industrie
- Code de bonne pratique en éclairage (édité par l'IBE - Institut belge de l'éclairage) :
http://www.ibe-biv.be/media/pdf/IBE-BIV_Code_de_bonne_pratique_12464_1__FR__2007.pdf
- L'application LED pour l'éclairage des postes de travail (séminaire IBE)
http://www.ibe-biv.be/media/pdf/Studiedag_2010/IBE-BIV_2010_11_04-006-JanVanRiel.pdf
- Technique de l'éclairage en entreprise (consultation online du CD Energie plus de la DG04) http://www.energieplus-lesite.be/index.php?id=9992
Nous remercions vivement la société ODID sprl pour ses conseils éclairés.