Créée en 1970, Emerson Climate Technologies Welkenraedt (ECTW) fabrique des compresseurs scroll pour des équipements de chauffage, de ventilation, d'air conditionné et de réfrigération industrielle. Le site occupe 411 personnes, a une capacité de production de 250000 compresseurs par an et fait partie du Groupe Emerson Climate Technologies Europe, constitué de 4 usines de production européenne (Belgique, Irlande du Nord et 2 en Tchéquie).
Le groupe allie une technologie de première classe à des services éprouvés en matière d'ingénierie, de conception et de distribution afin de proposer des systèmes de climatisation fiables, à rendement énergétique élevé, destinés à améliorer le confort climatique, garantir la sécurité des aliments et protéger l'environnement.
Technologie Scroll
Fin des années 90, la Wallonie développe des accords volontaires, appelés accords de branche, pour lutter contre le réchauffement climatique et répondre ainsi à ses engagements internationaux. Ces accords imposent des engagements d'économie d'énergie et de CO2.
En 2003, ETCW s'engage au sein d'Agoria (la Fédération belge des entreprises de l'industrie technologique) dans la démarche des accords de branche afin de pouvoir mesurer l'impact de ses futurs programmes d'amélioration. Rapidement une Energy Team, multidisciplinaire, véritable cerveau énergétique de l'entreprise est constituée. L'équipe est composée de membres des départements Maintenance, Manufacturing, Finances, Process et Performance. Elle établit ainsi des consommations spécifiques par ligne de produits, identifie les principales pistes d'amélioration énergétique et installe ses premiers compteurs.
Pour chaque projet identifié, on nomme un responsable chargé de le suivre. La chasse aux fuites d'air comprimé est entreprise de manière systématique, la consigne de pression est réduite de 8 à 7 bar, une comptabilité énergétique est mise en place, le personnel est régulièrement sensibilisé via une communication bimestrielle de la direction. L'ensemble des projets identifiés et réalisés permettent d'engranger, pour la période 2005 – 2012 une amélioration de 16,3% de l'efficacité énergétique du site, bien au-delà des objectifs initiaux visés (13%).
Cette démarche lui permet dès lors de briller au sein du Groupe EMERSON, grâce à l'implication proactive de son directeur, Guy Kupper. Les bases du management énergétique d'ECTW étant en place, l'Energy Team constituée, pas question de s'arrêter en chemin.
«Le pilotage du site s'articule depuis de nombreuses années autour de systèmes de Management de la Qualité (ISO 9001 en 2002), de la Sécurité (OHSAS18001 en 2011) et de l'Environnement (ISO 14001 en 2009) », explique le Plant Manager, Guy Kupper.
En 2009, l'entreprise intègre son plan d'action énergie au sein du Système de Management Environnemental ISO 14001.
Eddy Beauraing, auditeur chez Vinçotte, explique les avantages de la certification : «Un site peut bien entendu gérer sa consommation d'énergie sans être certifié I Mais le processus de certification amène à avoir une démarche méthodique et systématique. La certification garantit la pérennité du système. Cela a un effet positif sur l'image de marque d'un site tant au sein du groupe que vis-à-vis des clients et de la communauté »
En 2013, l'entreprise poursuit sa participation aux accords de branche de 2ème génération, avec l'aide technique du bureau d'étude Denorme Energy System (DES). Elle s'engage à améliorer son efficacité énergétique de 18,8% à l'horizon 2020. Près d'une 20ène d'actions sont identifiées pour participer à ce nouvel objectif ambitieux.
Evolution de la performance énergétique du site entre 2005 et 2013
C'est donc tout naturellement et de manière presque évidente que le site décide de s'engager en février 2015 dans le processus de certification ISO 50001, Système de Management de l'Energie. « Un site comme ECTW, habitué aux démarches de certification, a bien compris que ces audits sont des opportunités d'améliorer ses systèmes de gestion, et donc d'obtenir de meilleurs résultats », explique Eddy Beauraing.
Tous les ingrédients sont là pour obtenir une certification rapide : L'ISO14001 apporte son système de Management et de suivi de l'amélioration. L'audit « Accord de branche » a permis de fixer les cibles et objectifs, et a mis en place un programme d'amélioration continue de l'efficience énergétique.
A peine 20 jours de travail en interne seront nécessaires pour mettre à jour les systèmes existants : systématisation, mise en forme documentaire, description de processus, réunion de sensibilisation. La certification proprement dite a eu lieu en juillet (une journée d'audit documentaire) et en août 2015 (quatre jours d'audit de terrain), pour un budget de quelques milliers d'euros seulement.
« La mise en place du système de management de l'énergie certifié selon le référentiel 50001 nous a permis de standardiser notre management, de l'inscrire durablement dans une démarche d'amélioration continue; et de renforcer le travail d'équipe au sein de notre site », confirme le directeur du site.
Dans son article 8, la directive 2012/27 relative à l'efficacité énergétique, lorsqu'elle sera transposée en droit wallon, rendra les audits énergétiques obligatoires pour les grandes entreprises. Le site wallon, encore une fois proactif dans sa démarche, a pu ainsi valoriser son travail d'accord de branche et de certification ISO 50001, devançant ainsi la législation et servir ainsi d'exemple au sein du groupe. Une belle image de proactivité bien sûr, que le site valorise aussi bien en externe auprès de ses clients, qu'en interne, au niveau des autres sites européens du groupe.
L'entreprise poursuit ses démarches énergétiques. D'une part, un mapping CO2 est en cours et met l'accent sur les économies d'énergies et de CO2 résultant du transport depuis le centre logistique de Welkenraedt jusqu'aux clients finaux.
Le site, met également en place un projet pilote de récupération de la chaleur des installations de tests. Ce projet est basé sur une pompe à chaleur produite par le groupe Emerson et fonctionnant au R717 (ammoniac) comme fluide frigorigène. La chaleur récupérée permettra d'alimenter en eau chaude les principaux processus de lavage en production. Avec cet investissement de plus de 800.000 euros, le site espère remplacer à terme le chauffage électrique des bains de dégraissage et le chauffage d'appoint de certains halls de stockage. Un bel exemple de mise en pratique de technologies renouvelables appliquées aux processus industriels.
« Jamais nous n'aurions pu relever le défi de nous lancer dans l'ISO 50001 sans avoir au préalable réalisé un audit accord de branche », conclut Remy Pirotte, QSE Manager.
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