Le graphique suivant met en évidence le niveau d'indépendance énergétique des différents pays européens. Le degré d'indépendance énergétique se définit comme le rapport entre la consommation intérieure brute produite ou valorisée localement et celle qui doit être importée pour couvrir nos besoins énergétiques.
On peut observer que la Wallonie n'est indépendante qu'à concurrence de 3%. Cela signifie que 97% de l'énergie consommée ou transformée dans les centrales électriques doit être importée. Il s'agit pour l'essentiel de pétrole, de gaz naturel de charbon mais aussi d'uranium qui alimente les 3 réacteurs nucléaires de Tihange. Depuis la fermeture des dernières mines de charbon, les principales possibilités de production locales sont constituées d'énergie renouvelables.
Un faible degré d'indépendance énergétique nous expose plus directement aux risques de variations des prix des énergies fossiles. Dès lors, le développement du renouvelable ne doit pas s'envisager uniquement pour diminuer notre empreinte environnementale mais aussi pour améliorer notre indépendance énergétique et rendre nos économies plus robustes face aux aléas de la géopolitique mondiale. C'est d'ailleurs une des raisons qui poussent l'Union européenne à promouvoir ces nouvelles technologiques.
On constate que certains pays européens peuvent se targuer d'un classement nettement plus favorable en terme d'indépendance énergétique. L'explication de ces grandes disparités est, pour l'essentiel, à trouver dans la situation géographique ou géologique des différents Etats membres de l'Union européenne. Ainsi le Danemark et la Grande Bretagne peuvent compter sur le pétrole de la Mer du Nord, les Pays-Bas sur ses gisements gaziers, la Pologne et la Roumanie sur leurs mines de charbon alors que la Finlande, la Suède et l'Estonie exploitent largement leurs abondantes ressources en bois.
Le graphique suivant donne une représentation graphique de la Consommation Intérieure Brute par habitant dans les différents pays de l'Union européenne. On constate que la Belgique mais aussi la Wallonie sont mal placées dans ce classement. En effet, en moyenne, chaque Wallon consomme grosso modo 62 MWh d'énergie primaire par an (l'équivalent de 6 200 litres de fuel par an). Cette consommation élevée s'explique par le fait qu'elle comprend l'ensemble des activités professionnelles dont l'industrie. Le poids de l'industrie dans le bilan énergétique régional est en effet une des caractéristiques remarquables de notre région. On y compte encore de nombreuses entreprises fabriquant des semi-produits très énergivores (acier, ciment, verre, ?). Si la Belgique présente une CIB/habitant encore plus importante c'est d'ailleurs essentiellement à cause de la pétrochimie installée dans le port d'Anvers.