1.Part du secteur domestique dans la consommation totale
Le secteur "domestique et équivalents", constitué des secteurs résidentiel, tertiaire et de l'agriculture, consomme 48,1 TWh en 2020 soit 40,4% de la consommation finale totale hors usages non énergétiques de la Wallonie, en hausse de 5,9 TWh par rapport à 1990 (+14 %), mais en baisse de 11% par rapport à 2010.
Le secteur domestique et équivalents est devenu le premier secteur consommateur d'énergie de la Wallonie (hors usages non énergétiques), à la suite de la crise économique de 2008-2009 qui a vu la part de l'industrie chuter.
Figure 1 - Evolution de la répartition de la consommation finale totale de la Wallonie par secteur d'activité (hors usages non énergétiques)
En 2020, dans le secteur domestique , le logement représente 70% de la consommation avec 33.6 TWh, suivi du secteur tertiaire qui représente 27% de la consommation (13 TWh). Le solde est occupé par l'agriculture avec une consommation de 1.4 TWh.
2. Évolution par vecteur énergétique
Dans le secteur domestique et équivalents, la consommation d'électricité connaît la croissance la plus spectaculaire avec une augmentation de 60% de 1990 à 2020, mais est en baisse de 3,2% par rapport à 2010. L'électricité représente 26% de la consommation totale d'énergie du secteur en 2020, contre 19 % en 1990, et 24 % en 2010.
Au total, le secteur aura consommé 0,3% de plus en 2020 qu'en 2019, 14% de plus qu'en 1990, mais 10,5% de moins qu'en 2010.
Figure 2 - Evolution de la consommation du secteur domestique et équivalents par vecteur énergétique (hors usages non énergétiques)
On remarque une évolution différentiée entre le gaz et les produits pétroliers (essentiellement du mazout). Si le gaz à eu tendance à baisser entre 2019 et 2020 de 7%, les produits pétroliers ont progressé de 9% de leur côté.
Les explications à ces évolutions sont liées 1) au climat de l'année 2020, 2) à l'effet Covid 19 et 3) au mode de calcul de la consommation.
1) Avec 1 518 degrés-jours 15/15, l'année 2020 est une année plus chaude qu'une année normale (1 940 degrés-jours) et est plus chaude que 2019 de 9,4%. Ceci va donc diminuer la consommation des combustibles utilisés pour le chauffage, quel qu'ils soient ;
2) Avec le Covid19 et le confinement, les habitants sont restés plus chez eux, avec une consommation plus élevée de chauffage (présence en journée), compensée en partie par une baisse d'activité du secteur tertiaire (certains commerces étant à l'arrêt) ;
3) La consommation de gaz est mesurée précisément via les compteurs, est il s'agit bien de la consommation énergétique réelle, il n'y a pas de stockage. La consommation du mazout représente en réalité les livraisons de mazout dans les citernes. Le prix du mazout étant relativement faible en 2020, il y a eu effet de stockage important du mazout. L'augmentation constatée pourrait être en partie liée donc à une augmentation des ventes de mazout qui n'a cependant pas été consommé l'année même de la livraison.
Ci-dessous, l'illustration de l'évolution des prix du mazout (gasoil domestique) et du propane. Le prix du mazout, après deux années plus chères (2018-2019 autour de 70 c€/litre) à baissé de 24% en 2020 pour atteindre environ 50 c€/litre. Certains mois de l'année 2020 affichaient même un prix proche de 30 c€/litre, bien loin des tarifs que nous avons connus récemment en 2022. Des prix si faible incitent habitants et entreprises à remplir les cuves.
Figure 3 - Evolution des prix annuels moyens des principaux combustibles pétroliers
Source : Statbel (Prix maxima (livraison > 2000 litres) TVAC gasoil de chauffage 50S et du propane en vrac)