Zoom sur le "Building Integrated Photovoltaics" (BIPV)!

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Le terme BIPV, pour "Building Integrated Photovoltaics", désigne les installations photovoltaïques qui se susbtituent aux élements de construction traditionnels des maisons et des immeubles. Bref, ce sont les matériaux actifs de production d'électricité photovoltaïque qui remplissent une fonction constructive. Le BIPV a toute sa raison d'être en termes de valeur ajoutée, de durabilité, de performance énergétique et de perspectives économiques prometteuses. Zoom sur ce segment de marché qui attire de plus en plus l'attention.

L'Europe représente 41% du marché mondial du BIPV, suivi de l'Amérique du Nord avec 27%.

Selon les prévisionnistes, la puissance installée du BIPV devrait s'accroitre de 343,1 MWc en 2012 à 1.152,3 MWc en 2019 (Transparency Market Research, 2015), soit un taux de croissance annuel moyen de 18,9%. Un autre rapport (NanoMarkets, 2015) estime que le marché BIPV devrait passer de l'ordre de  3 milliards de $  en 2015 à plus de 26 milliards de $ en 2022.

L'intégration des panneaux photovoltaïques sur les façades? En quelques mots, ce sont des capteurs qui sont intégrés et remplacent les matériaux de construction au profit de bâtiments, à la fois beaux et actifs. Prenons pour exemple les solutions de l'entreprise verviétoise, , spécialisée dans ce secteur, tant pour les PME que pour de grands projets architecturaux, notamment à l'international (France,?). En plus de produire de l'électricité, leurs produits remplissent des fonctions architecturales essentielles : étanchéité, isolation, protection solaire ou esthétisme.

Le BIPV reste encore réservée aux secteurs tertiaire et industriel vu son coût élevé, mais qu'il s'agisse d'un bâtiment neuf ou de rénovation, il a de l'avenir aussi dans le secteur privé. Une condition : que le photovoltaïque s'envisage dès le démarrage du projet afin d'assurer un bon niveau d'ensoleillement à la future installation, d'anticiper les contraintes de la mise en ?uvre et de réduire les coûts en substituant les modules aux éléments de l'enveloppe de la construction.

En effet, l'utilisation de la technologie PV va se généraliser en s'intégrant de plus en plus dans les composants architecturaux. Ces systèmes Photovoltaiques Intégrés au Bâti (Building Integrated PV ou BIPV) remplissent une fonctionnalité constructive et une fonctionnalité active de production d'électricité tout en offrant des solutions adaptées à chaque situation dans le souci de conserver le caractère d'un immeuble. Ils deviennent un élément incontournable du concept de bâtiment durable.

Qu'est-ce qu'un élément contructif?

Le BIPV ne se traite pas comme une variante du PV standard mais comme une technologie du bâtiment spécifique en tant que telle. Les installations photovoltaïques intégrées au bâti (BIPV) désignent des installations photovoltaïques se substituant aux éléments de construction traditionnels des maisons et immeubles. Le BIPV se réfère à l'utilisation de matériaux actifs de production d'électricité photovoltaïque qui remplissent une fonction architecturale.

Par élément constructif, on entend les composants de l'enveloppe du bâtiment (revêtements en toiture et en façades, vitrages, mur-rideau, bardage, allèges), les protections solaires (brise-soleils), les éléments architectoniques «accessoires» (marquises, garde-corps, vérandas, balcons, balustrades) et tout autre élément d'architecture nécessaire pour le bon fonctionnement du bâtiment (protection visuelle et acoustique). 

Le module BIPV doit combiner une ou plusieurs des fonctions architecturales du bâtiment:

  • ·Résistance mécanique, stabilité et intégrité de la structure ;

  • Protection primaire contre la météo (intempéries et autres) : pluie, neige, grêle, vent,... ;

  • Économie d'énergie : ombrage, éclairage naturel, isolation thermique,... ;

  • Sécurité générale et plus spécifiquement protection contre les incendies ;

  • Protection acoustique.

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Des avantages économiques et environnementaux

Parmi les avantages du BIPV, il y a lieu de compter:

  • La création d'emploi à haute valeur ajoutée non délocalisable: l 'innovation dans le secteur de l'intégré au bâti permettra le développement d'une expertise distinctive principalement dans les métiers suivants : concepteurs de projet (architectes et bureaux d'études), installateurs et développeurs de projets, fabricants, tiers investisseurs (nécessitant une compréhension holistique du bâtiment)

  • Le bénéfice environnemental  : un élément intégré requiert une quantité moindre de matériau que les deux éléments qu'il substitue ;
  • La valeur verte du bâtiment  : Le BIPV augmente l'attractivité d'un bien immobilier, contribue à en préserver la valeur patrimoniale et à en renforcer la valeur verte.

  • L'intégration architecturale et urbanistique  : La dimension esthétique est centrale lors de la conception d'un bâtiment intégrant du BIPV, ce qui permet également d'apporter une réponse en matière d'urbanisme et des contraintes qui y sont liées. La valeur ajoutée architecturale est d'autant plus forte que l'intégration du BIPV se fera projet par projet. Le photovoltaïque peut être intégré dans de nombreux assemblages de l'enveloppe d'un bâtiment: en façade ; dans les auvents et les bardages (peut augmenter l'accès à la lumière directe du soleil tout en offrant des avantages architecturaux supplémentaires tels que l'ombrage passif) ; remplacement direct de certaines toitures traditionnelles ; en verrière et autres puits de lumière (renforce la dimension esthétique et originale de nouvelles conceptions) ;

  • Le bénéfice économique  : étant donné la durée de vie du bâtiment et de ses composants, la combinaison de 2 voire plusieurs fonctions apporte un bilan économique favorable sur l'entièreté de l'exploitation. L'amélioration et le développement de nouvelles technologies, produits et applications conduira à une réduction progressive des coûts comparativement à des solutions PV classique ;

  • La garantie des produits et de l'industrie  : les fabricants de BIPV sont généralement d'abord fabricants d'autres produits de la construction, ayant intégré des fonctionnalités actives de production d'électricité. D'une part l'industrie de la construction garantit les fonctionnalités architecturales, d'autre part les garanties concernant la fonctionnalité active sont celles d'une industrie largement standardisée.

Des inconvénients essentiellement liés à la "jeunesse" de la technologie

  • Le BIPV étant encore considéré comme un secteur niche, il n'est envisagé qu'au cas par cas. Contrairement au PV classique, le BIPV ne dispose pas encore d'un cadre de standardisation. Les compétences des entreprises générales et autres installateurs doivent être renforcées.

  • Qui dit évolution technologique dit adaptation des métiers de la construction. En effet, des produits intégrés nécessitent de combiner plusieurs expertises relatives aux différentes caractéristiques des modules BIPV

  • La grande variété de produits et d'applications et la faible diffusion d'informations contribuent en outre à véhiculer des idées erronées quant à la performance, à la qualité et au coût des modules.

  • La crainte face à un projet plus complexe, ayant potentiellement des répercussions sur l'octroi des permis (si un élément peut compromettre un permis, il ne sera pas envisagé) et sur la charge de travail supplémentaire y relative ;

  • Le BIPV est considéré comme un risque supplémentaire mal connu de l'architecte devenant ainsi la “cerise sur le gâteau” que l'on élimine en premier lieu pour réduire le budget ;

  • Le PV dépendant encore aujourd'hui des mécanismes de soutien, il semble, à tort, que le risque apparaisse élevé aux yeux des investisseurs de ne pas obtenir de garanties du fabricant. Ce risque entraine l'augmentation du cost of ownership du système BIPV. La surévaluation du risque tient majoritairement de la méconnaissance de la technologie. Or, les garanties s'alignent progressivement aux pratiques du secteur de la construction (dont les garanties décennales), certainement lorsque le fabricant est de la construction ;

  • Pour des raisons identiques au point précédent, le financement des projets s'avère être d'une certaine complexité lorsqu'il n'est pas simplement impossible. Le coût de financement du BIPV devrait en principe tendre vers celui de l'immobilier ;

  • Actuellement, il n'existe pas encore de cadre normatif spécifique au BIPV, ni en Belgique ni ailleurs en Europe. Cette situation conduit parfois à des réserves voir des blocages par rapport à des projets répondant pourtant intégralement aux cadres imposés aux éléments constructifs d'une part et aux normes relatives aux installations PV classiques d'autre part. L'information vers les parties prenantes est lacunaire ;

  • Il est essentiel d'intégrer le BIPV dès les prémisses d'un projet ;

Le coût? Au cas par cas!

Il est extrêmement difficile de pouvoir afficher le coût du BIPV, en raison notamment

  • d'une évolution constante des coûts des modules PV ;

  • de la diversité des technologies utilisées (c-Si ; a-Si ; CI(G)S ) en constante évolution ;

  • de la diversité des applications remplies par les systèmes BIPV ;

  • de la diversité des composants qu'il remplace et des matériaux de support ;

  • de la diversité des caractéristiques (forme, couleur, transparence,...)

Certaines applications affichent un surcoût supérieur au PV classique, d'autre u surcoût inférieur le rendant ainsi plus attractifs.

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