Contexte
Bpost a ainsi cherché à lancer un nouveau concept de plateforme logistique où l'organisation est optimisée. Par exemple, un cloisonnement de la halle est possible si tout l'espace n'est pas nécessaire au fonctionnement. Cette halle est bordée par des bureaux sur le côté Sud-Ouest.
Une annonce de marché public, dont les principaux critères étaient une consommation maximale de 45 kWh/m² par an pour le chauffage, une consommation maximale en énergie primaire (le gaz, l'électricité pour l'éclairage, pour les ordinateurs, ?) de 100 kWh/m² par an et enfin une prise en compte des bilans d'énergie grise (énergie nécessaire sur toute la durée de vie d'un matériau, de la fabrication au démantèlement), a été lancée par Bpost.
La société de construction Wust a remporté le marché en tablant sur des consommations annuelles de 35 kWh/m² pour le chauffage et de 100 kWh/m² en énergie primaire. Pour arriver à de telles performances, il a fallu réfléchir à l'étanchéité à l'air du bâtiment, à son isolation thermique, à l'utilisation optimale du chauffage et à l'utilisation de matériaux innovants qui doivent évidemment avoir le moins d'impact écologique possible. La question de l'éclairage naturel a également été traitée avec attention. Bpost a en effet très bien compris que l'enjeu énergétique et la quantité d'énergie primaire utilisée seraient très fort impactés par la consommation des luminaires, comme c'est le cas dans tous les espaces de ce type.
Le but de Bpost est de pousser le plus loin possible les économies d'énergie tout en incorporant la dimension « énergie grise » dans sa réflexion et ce, dans le but que ce bâtiment soit un bâtiment pilote pour la société. Ce projet doit en effet servir de test pour savoir ce qu'il sera intéressant ou non de mettre en place à l'avenir. Par ailleurs, Bpost se laisse un an de fonctionnement pour connaitre le comportement du bâtiment et pouvoir réadapter ou améliorer certains aspects si nécessaire. De plus, un contrat sur la maintenance a été établi pour assurer un suivi et le respect des valeurs annoncées.
Techniques
Pour minimiser les consommations du système HVAC, il est essentiel de bien isoler et d'obtenir une étanchéité à l'air élevée. Pour y parvenir :
- Un bardage a été réalisé à l'aide de panneaux sandwich de 120 mm de PIR, avec des joints verticaux en polyuréthane et des joints horizontaux en silicone. Ce système novateur a uniquement été testé en laboratoire par le fabricant. Le test d'étanchéité réalisé a démontré que la qualité d'exécution a permis d'atteindre une valeur de 0,56 vol/h, ce qui est exceptionnel compte tenu des contraintes liées aux sas notamment.
- Une dalle de sol a été coulée sur un isolant continu de 170 mm d'épaisseur.
- Une attention particulière a été portée au niveau de l'étanchéité à l'air des coupoles comme en témoigne la figure ci-jointe.
- Deux plinthes isolent thermiquement le bâtiment pour limiter les ponts thermiques (une intérieure entre les colonnes et une extérieure sur tout le pourtour du hall).
- Du polystyrène expansé de 200 mm a été placé pour l'isolation de la toiture.
- Une ventilation est activée par des sondes CO2 pour réduire les débits aux besoins hygiéniques réels.
- Pour les bureaux, une protection solaire automatique a été installée pour éviter les surchauffes en façade Sud-Ouest, ainsi qu'un double vitrage aluminium-bois, à nouveau dans un souci d'écologie et d'isolation.
Pour une halle logistique, une grosse difficulté est d'assurer une étanchéité à l'air élevée du bâtiment tout en permettant les entrées et sorties inhérentes à ce type de bâtiment. A ce niveau, Wust espérait obtenir un n50 inférieur à 2 volumes par heure et a pu atteindre le résutat de 0,56 Vol/h grâce au soin apporté à la réalisation des sas et des coupoles, mais aussi en raison de la bonne compacité du bâtiment en général (cfr remarque ci-dessus sur les résultats du blower door). Pour ce faire, en plus de l'attention particulière apportée à l'enveloppe, ils ont mis en place un système de triple porte avec un sas où la première est une porte sectionnelle qui est ouverte durant tout le temps de travail, suivie directement par une porte à ouverture rapide qui donne dans un sas aussi étanche à l'air que le reste du bâtiment, et enfin une porte étanche qui donne dans le bâtiment.
Dans la halle, un éclairage de base de 150 lux est obligatoire. Les coûts énergétiques associés doivent donc être minimisés. Dans ce but, 48 coupoles ont été installées pour assurer, selon les simulations dynamiques, 66% de ces besoins de base. En outre, des luxmètres ont été placés à l'intérieur et à l'extérieur pour permettre un allumage, une extinction ou une variation d'intensité des luminaires. Par ailleurs, le bâtiment a été divisé en huit zones, chacune ayant deux détecteurs de présence, pour éviter que tout soit allumé inutilement.
L'espace logistique sera maintenu à une température de 18°C par quatre aérothermes gaz à condensation, avec la possibilité de monter à 21°C si nécessaire. Les bureaux quant à eux nécessitent 21°C. Cette chaleur est fournie par un système de chauffage utilisant une chaudière gaz à condensation. L'inertie du bâtiment, principalement due à la seule dalle de béton, est assez faible, ce qui permet une relance rapide le matin et donc un arrêt total du chauffage quand le bâtiment est inoccupé. En outre, les bureaux mobiles situés directement dans la halle seront chauffés par des chauffages d'appoint électriques pour atteindre les 21°C. Des parois peuvent même être ajoutées pour réaliser un zonage de la halle et ne chauffer ainsi que les endroits occupés.
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