Un bâti qui s'améliore doucement
Les politiques mises en œuvre depuis plusieurs années en Wallonie pour améliorer les performances énergétiques des logements commencent à porter leurs fruits. La figure ci-dessous montre par exemple que pour les chaudières vendues en 2010, trois quarts des chaudières à gaz sont à condensation contre un tiers pour les chaudières à mazout. La technologie de la condensation pour les chaudières à mazout étant beaucoup plus récente ; celles-ci commencent à se démocratiser et donc à envahir le marché. Cette technologie se généralise donc et il s'agit-là de ce qui se fait de mieux en termes de rendement énergétique de chaudières domestiques. Le nombre de primes à l'isolation des logements est lui aussi en hausse constante.
Figure 1 : Evolution des ventes de chaudières à condensation en Belgique
Des consommations malgré tout en hausse
Le bilan énergétique du résidentiel s'établit à 34 TWh en 2010, en hausse de 6.7% par rapport à l'année précédente. Cette hausse étant la résultante d'une année climatique plus rude atténuée par les effets de la crise économique, du prix élevé des énergies et de l'amélioration de l'efficacité énergétique.
Figure 2 : Evolution de la consommation énergétique du secteur résidentiel wallon depuis 1985 (TWh)
Avec 2309 degrés-jours 15/15 *, l'année 2010 fut sans conteste très froide. Comparée à l'année précédente (1 818 degrés-jours), l'année 2010 affiche une hausse de 27 % des degrés-jours de chauffe (et de 34 % par rapport à 1990). C'est donc là que se trouve le principal facteur explicatif de la hausse de la consommation énergétique du secteur résidentiel entre 2009 et 2010.
Figure 3 - Evolution des données climatiques
Source IRM (Données Station d'Uccle)
Une facture qui progresse depuis plusieurs années
Depuis 1990, la facture énergétique a fortement progressé. La figure suivante montre qu'en l'espace de 20 ans la facture moyenne d'un ménage à monnaie constante a augmenté de 31% alors que sa consommation baissait de 10%. La Figure 4 indique aussi que la facture a sensiblement baissé par rapport à 2008 qui reste l'année où cette facture était la plus élevée que l'on tienne compte ou non de l'inflation.
Figure 4 : Evolution de la consommation et de la facture des ménages wallons depuis 1990
Des ménages qui restent fragiles face aux hausses des prix des énergies
Ces hausses de prix des énergies n'ont bien sûr pas le même impact pour toutes les couches de la population. Il est clair que pour les ménages précarisés les hausses brutales que l'on a connues ces dernières années peuvent conduire à une précarité énergétique difficilement tolérable. La Figure 5 ci-dessous montre ainsi que la facture énergétique moyenne d'un ménage wallon représente plus de deux mois de revenus d'intégration sociale d'un isolé (RIS). Assurément, la question énergétique deviendra de plus en plus une question sociale à mesure que les prix des énergies évolueront à la hausse dans les années à venir comme le laisse entendre une majorité toujours plus nombreuse d'experts.
Figure 5 : Comparaison de la facture énergétique annuelle moyenne d'un logement avec les allocations sociales mensuelles
Sources : Solidarité Nouvelles Bruxelles, CSC, ICEDD, DGSIE EU SILC 2010 (Belgique revenus 2009)
* Degrés-jours = différence exprimée en degrés centigrades entre la température moyenne d'un jour déterminé et une température de référence (en l'occurrence ici 15°C) (les températures moyennes supérieures à la température de référence n'étant pas comptabilisées. Pour une période donnée (mois, année), on effectue la somme des degrés-jours de la période). Les degrés-jours permettent d'évaluer les besoins de chauffage.