Pour mener à bien ses différentes initiatives, cette institution d'hébergement de personnes handicapées a su s'entourer de professionnels à même d'apporter les compétences faisant défaut en interne (architecte, chauffagiste formé à l'URE, Facilitateurs URE...). Résultat ? Des consommations énergétiques en nette diminution !
En 2002, pour résoudre un problème d'inconfort, la Résidence a eu recours à une entreprise spécialisée pour planifier un remplacement complet de son vieux système d'éclairage intérieur. Des luminaires avec optique miroir équipés de sources lumineuses efficaces (tubes T5 avec ballasts électroniques) ont alors été installés.
La Résidence en chiffres
Hébergement de 31 personnes adultes handicapées mentales et épileptiques.
Surface chauffée (ancien et nouveau bâtiment) : 2200m2.
Surface chauffée du nouveau bâtiment utilisé pour des activités de jour : 195m2.
Structure de l'ancien bâtiment de 1984 : bâtiment de plein pied comprenant une aile de nuit pour les femmes, une aile de nuit pour les hommes et 4 ateliers occupationnels.
Présence d'un responsable maintenance et énergie.
Passage d'une consommation spécifique de chauffage (gaz) de 220 kWh/m²/an en 2007 à 137 kWh/m²/an en 2011.
Par rapport à la moyenne des homes de Wallonie : La Résidence est passée en dessous de la moyenne régionale. D'après les bilans énergétiques de la Wallonie, la consommation moyenne des homes et maisons de retraite est de 155kWh/an/m² en 2008 (consommation non normalisée). En consommation normalisée (facteur climatique gommé), cela équivaut à une moyenne de 165kWh/m²/an pour un bâtiment de même taille que celui de la Résidence (2200m2).
En 2007 un nouveau bâtiment destiné à servir de lieu de vie a été inauguré. Design et construit en éco-matériaux (bois, laine de cellulose, verre, acier), il a reçu plusieurs prix d'architecture : Prix d'architecture et d'urbanisme du Brabant Wallon, Prix du bâtiment non résidentiel du Belgian Building Award, Prix Energie Environnement Award et nomination au Prix national d'architecture. Ce bâtiment de 195 m2, conçu pour avoir un impact thérapeutique positif sur les résidents, n'a couté que 10% de plus qu'un bâtiment traditionnel en dur. Lors de sa mise en service, ses consommations de chauffage limitées sont passées inaperçues dans les consommations globales de l'institution.
La réflexion menée sur le nouveau bâtiment a fortement sensibilisé l'administrateur délégué de la Résidence à la problématique des économies d'énergie. L'attention s'est alors portée sur la réduction des consommations dans les bâtiments existants. Depuis 2007, toute une série de mesures ont été mises en œuvre.
En 2008 :
Remplacement des chaudières obsolètes par des chaudières gaz à condensation.
Remplacement des luminaires extérieurs (réduction de la puissance installée de 86%).
Placement de 30m2 de panneaux solaires thermiques.
En 2009 :
En 2010 :
Accompagnement énergie du Facilitateur URE non marchand de Wallonie (diagnostic technique, accompagnement à la sensibilisation, accompagnement méthodologique).
Mise en place d'une écoteam de 5 personnes et lancement d'une démarche de sensibilisation du personnel.
Amélioration du suivi des consommations énergétiques.
Réaménagement de la cuisine et achat de matériels économes en énergie.
Installation d'une régulation performante sur les nouvelles chaudières.
En 2011 :
Placement de vannes thermostatiques institutionnelles (bloquées sur une position déterminée) dans les communs et les chambres.
Réglage progressif de la régulation du chauffage (paramétrage, équilibrage des circuits).
Installation d'horloge de commande des circulateurs d'eau chaude (coupure de la boucle d'eau chaude sanitaire la nuit).
Placement d'économiseurs d'eau sur les lavabos des chambres (investissement amorti en moins de 2 mois !).
Raccordement des lave-linges au circuit d'eau chaude sanitaire produite en chaufferie (économie financière).
Participation à un groupement d'achat de l'énergie (prévision de gain de 6.500 € sur la facture gaz/électricité en 2012).
Grâce aux actions réalisées, l'institution est passée entre 2007 et 2011 d'une consommation spécifique de chauffage normalisée de 220 kWh/m2/an (éq. à 22L de mazout/m²/an ou à 22m3 de gaz/m²/an) à une consommation de 137 kWh/m2/an, soit une économie de 38% ! La consommation de chauffage est passée de 484.000kWh en 2007 à 301.400 kWh en 2011, ce qui représente désormais une économie annuelle de chauffage de 12.800 €/an (pour un prix constant du gaz à 0,7 €/m³).
Mais la Résidence ne compte pas en rester là. Certaines pistes d'action sont à l'étude, comme le placement d'une cogénération ou de panneaux photovoltaïques. Mais d'autres projets sont prévus pour 2012 tel que l'isolation supplémentaire de toitures plates des bâtiments existants sur 1400 m²: encore des économies d'énergie en perspective !
Principales mesures adoptées
Economies sur le chauffage
2008 - Placement de panneaux solaires thermiques
Installation de 30 m2 de panneaux solaires : capteurs plan + 2 ballons de 500 litres permettant la production de 8.960 kWh/an.
Coût : 32.720 € (dont 22.750 € couverts par le subside Soltherm de la Région wallonne).
2008 - Remplacement des chaudières vétustes par 2 nouvelles chaudières gaz à condensation.
Puissance des chaudières : 2 x 120 kW.
Marque : Buderus.
Coût : 24.200 €.
2010 - 2011 - Amélioration de la régulation du chauffage par un nouveau chauffagiste
Placement d'une régulation performante sur les nouvelles chaudières : modules de régulation Buderus.
Régulation climatique : pilotage des ailes nord et sud via une sonde extérieure et des sondes intérieures (courbes de chauffe différentes en fonction de l'orientation). Régulation séparée des différents circuits de chauffage (orientation ou mode d'occupation différents).
Placement de vannes thermostatiques institutionnelles bloquées dans les communs et dans les chambres (non accessibles aux occupants, réglables avec une clé spéciale). Évite un mauvais usage des vannes par les résidents et les surchauffes inutiles. L'installation de ces vannes a été l'occasion d'équilibrer le circuit de chauffage pour éviter les surchauffes en début de circuit et les locaux froids en fin de circuit. Résultat ? Une température harmonisée dans toute l'institution.
Températures de consigne : dans les espaces de vie le jour : 20°C; dans les espaces de vie la nuit : 17° C; dans les chambres le jour : 20° C, dans les chambres la nuit : 18° C.
Économie sur l'eau
2011 - Placement d'économiseurs d'eau
Economie sur l'électricité
2002 - Remplacement de la totalité des luminaires intérieurs
Placement de luminaires performants avec optique miroir, équipés de lampes économiques et tubes T5 avec ballast électronique.
Coût : 13.000 €.
Economie estimée sur la consommation électrique d'éclairage de 25% (calcul projeté par l'installateur). Amélioration du confort visuel.
2008 - Révision de l'éclairage extérieur
Passage d'une puissance installée de 2.500W à 346W, soit une réduction de puissance de 86%.
Placement de lampes économiques gérées par horloge.
Sécurisation du site assurée et réduction de la pollution lumineuse alentour.
Coût : 1.230 €
2010
Réaménagement de la cuisine : nouveau lave-vaisselle et congélateurs économiques.
Nouvelle photocopieuse plus économique.
Placement d'interrupteurs multiprise Led pour le matériel informatique (suppression des consommations de veille et cachées).
2011 - Préchauffage de l'eau chaude des machines à laver par la chaudière gaz à condensation
Raccordement des lave-linges au circuit de distribution d'eau chaude sanitaire.
Economie de l'électricité nécessaire au chauffage de l'eau par les résistances électriques des machines. Economie financière car l'électricité est environ 2 fois plus chère que le gaz !
Sensibilisation du personnel
En 2010, une écoteam pilotée par le responsable énergie-maintenance a été instaurée dans le cadre d'un accompagnement d'un an du Facilitateur URE non-marchand. Composée de 5 personnes de divers services de l'institution, elle a pour mission de sensibiliser les occupants afin de réduire les gaspillages énergétiques. Lors de ses différentes réunions, l'écoteam a épinglé des problèmes de gaspillage qui ont tantôt été résolus par des mesures techniques (exemple : placement de vannes thermostatiques institutionnelles), tantôt par des actions de sensibilisation. Après la période d'accompagnement, l'écoteam a poursuivi son action moyennant une réunion trimestrielle.
Diverses actions ont été menées dans ce cadre :
Réunions d'information pour le personnel.
Définition d'une procédure en collaboration avec le personnel pour mieux gérer la ventilation des chambres des résidents. Auparavant, certaines fenêtres étaient oubliées en battant toute la journée alors que le chauffage fonctionnait à plein régime... La procédure instaurée permet de définir les rôles de chacun pour que les locaux soient ventilés à heure fixe pendant une durée limitée.
Campagne d'affichage sur diverses thématiques en fonction de la saison.
Suivi des consommations
Avant l'accompagnement du Facilitateur URE non-marchand, l'institution réalisait un suivi des consommations régulier, mais les consommations de chauffage n'étaient pas normalisées. «Normaliser la consommation» : c'est la rendre insensible aux conditions climatiques. En fait, on ramène la consommation à ce qu'elle aurait été «si le climat de l'année avait été celui d'une année moyenne».
C'est une condition indispensable pour comparer la consommation d'une année à celle de l'année précédente et pour repérer une anomalie quelconque dans l'évolution des consommations. Cela permet aussi de vérifier l'effet d'investissements économiseurs d'énergie !
Pour suivre efficacement ses consommations énergétiques, la Résidence a utilisé des tableurs Excel types de l'UWE accessibles gratuitement en ligne. Faciles d'utilisation, ils permettent de suivre l'évolution des consommations et de la facturation : http://www.environnement-entreprise.be/UWE-Environnement-2010/nrj/connaitre-ses-consommations
La consommation normalisée est le rapport entre la consommation de gaz/m2/an et la sollicitation du climat extérieur de l'année. La diminution de cet indice signifie une augmentation de la performance énergétique du bâtiment et une réduction des consom-mations de chauffage. | Les tableurs fournissent des graphiques avec consommations normalisées et sans consommations normalisées. En comparant le graph 1 et 2, on voit que suivre les consommations de chauffage sans les norma-liser peut être trompeur. Sans normalisation, on pourrait croire en regardant le graph 2 qu'il y a eu une augmentation des consomma-tions entre 2009 et 2010, alors qu'en fait il s'agit d'une réduction des consommations, comme le montre le graph 1 ! Si les consommations brutes du graph 2 sont plus élevées en 2010, c'est parce que cette année a été beaucoup plus froide que 2009 ! |
Le graphique ci-contre représente les évolutions de la consommation journa-lière de gaz et les sollicitations clima-tiques. Il met en évidence une première amélioration fin 2008, au moment du remplacement des chaudières. On constate que grâce au nouveau sys-tème de régulation installé en 2010, la consommation est de plus en plus en phase avec la rigueur du climat. En été, des consommations de gaz se main-tiennent du fait de la production d'eau chaude sanitaire. | |
Nouvel éco-bâtiment
Le bâtiment achevé en 2007 a été conçu de manière à augmenter le bien être et à réduire le stress des résidents. Utilisé en service de jour, il est entièrement vitré de manière à permettre un contact visuel avec la forêt alentour mais aussi avec le bâtiment principal où vivent les résidents. Il est rassurant pour eux de ne pas le perdre de vue.
Caractéristiques techniques du bâtiment