Pourquoi établir une fiche sur les biogaz ? Car ces sources renouvelables sont moins connues du grand public et moins « visibles » que le solaire ou l'éolien par exemple. Et il est intéressant de donner quelques informations au niveau de leur production ou de leur usage.
Le biogaz est principalement du méthane. Certes. Par ailleurs, vous avez déjà probablement vu sur internet cette photo d'une vache avec une bulle en plastique sur le dos censée recueillir les émanations de méthane de l'animal. Néanmoins, le biogaz en Wallonie, ce n'est pas ce méthane là ;-)
Le biogaz provient de la décomposition, par des bactéries, de matières organiques putrescibles (qui peuvent pourrir). Ces bactéries agissent en l'absence d'air. On parle de méthanisation.
En termes plus « scientifiques », la méthanisation est donc un « processus de fermentation anaérobie ». Et pour votre information, la production de bière est aussi un processus de fermentation anaérobie ...
Ce biogaz peut ensuite être utilisé comme le gaz naturel, aussi bien pour produire de l'électricité que de la chaleur. En Wallonie, il peut d'ailleurs être injecté dans le réseau de gaz naturel qui alimente certaines villes.
Sur notre territoire, cinq sources de déchets peuvent être utilisées pour produire du biogaz :
· certains effluents industriels comme les boues de lavage des betteraves dans les sucreries ;
· les déchets ménagers mis en décharge (Centre d'Enfouissement Technique – CET) sans tri par le passé et pour lesquels il faut une trentaine d'années pour que la production de gaz commence ;
· les boues des STations d'EPuration de nos eaux usées (STEP) ;
· les effluents des élevages ;
· les FFOM (Fraction Fermentescible des Organiques Ménagers) c'est-à-dire la partie fermentescible de nos déchets ménagers organiques. Et oui, ceux-là mêmes qui vous font devenir fous car il y a dans la plupart des cuisines une poubelle de tri en plus, celle avec les sacs biodégradables. Ce tri préalable permet de regrouper les déchets fermentescibles et de gérer ensuite le processus de biométhanisation, augmentant ainsi l'efficacité du système et limitant les risques pour l'environnement liés à la mise en décharge.
Toute notre conscientisation et nos choix technologiques par rapport à ces sources de biogaz initialement inexploitées portent actuellement leurs fruits.
Alors qu'en 1990, le biogaz est presque inexistant dans les centrales électriques, il a atteint 558 GWh en énergie primaire en 2014, avec une augmentation de 15 % par rapport à 2013.
Alors que ce sont les industriels qui se sont les premiers intéressés à cette source renouvelable, c'est malgré tout la part des effluents industriels qui a le plus augmentée au cours de ces dernières années et qui couvre presque la moitié de la production de biogaz en Wallonie.
Il est en outre logique que la part provenant des CET diminue au fil du temps puisque la mise en décharge des déchets organiques n'est plus autorisée chez nous et que la récupération de biogaz se passe dans d'anciens centres d'enfouissement que l'on vide progressivement de cette ressource inattendue.
Rédiger une fiche récapitulative oblige à simplifier l'analyse et les explications des phénomènes alors même que l'évolution des productions et consommations énergétiques d'une région dépend de nombreux facteurs interdépendants ou non.
Si vous désirez avoir un aperçu rapide du bilan énergétique de la Wallonie en 2014, consultez les autres fiches récapitulatives.
Si vous souhaitez entrer en détail dans les données et leur analyse, nous vous conseillons de lire le rapport complet.