La fiche de synthèse sur la production d'électricité reprend l'ensemble des types de centrales électriques en Wallonie sous l'angle de la production c'est-à-dire de ce qui sortait de ces centrales. Elle montre clairement que les centrales utilisant des combustibles fossiles ou du combustible nucléaire sont toujours nos principales sources d'électricité, même si leur part dans la production totale d'électricité diminue.
Nous allons nous intéresser ici plus en détail aux sources d'énergie que ces centrales utilisent c'est-à-dire aux combustibles qui entrent dans ces centrales[1]
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Pourquoi faire une différence entre l'entrée et la sortie ? Tout simplement parce que les rendements sont très différents d'une centrale à l'autre. Ainsi, les centrales nucléaires[2] et les centrales thermiques classiques ont un rendement de l'ordre de 33% alors qu'une TGV peut produire de l'électricité avec un rendement de 56%. Il faut donc examiner la production d'électricité sous ces deux angles pour en avoir une vision complète.
Sur les 27,9 TWh d'électricité produits en 2014, 25,6 TWh d'électricité sont produits par transformation d'énergie primaire. Et comme nous le montre le graphique ci-dessous, il a fallu introduire 77 TWh de combustibles dans les centrales (aussi appelés entrées en transformation d'énergie primaire) pour les produire.
Les unités de production reprises sous cette rubrique ont donc un rendement moyen net de 33,2%.
Autrement dit, en Wallonie, en 2014, nous avons consommé 3,011 kWh d'énergie primaire pour produire 1 kWh d'électricité hors renouvelable.
Entre 1990 et 2014, ces entrées en transformation d'énergie primaire ont connu deux pics frôlant les 100 TWh, l'un en 1990 et l'autre en 2010. Elles sont cependant maintenant clairement en baisse. En 2014, nous en avons utilisé 8 % de moins qu'en 2013, 23 % de moins qu'en 2010 et 15% de moins qu'en 1990.
La baisse entre 2010 et 2014 est imputable au combustible nucléaire qui diminue de 24% tout en représentant encore 69% des combustibles entrant et au gaz naturel dont la consommation décroît de 26% et représente 17% des entrées en transformation.
Ces modifications des dernières années ne doivent pas nous faire oublier le profond bouleversement du paysage énergétique de la Wallonie entre 1990 et 2010 lié, entre autres, au déclin de la sidérurgie et à la volonté de réduire les émissions de CO2. Nous avons ainsi assisté à la disparition du charbon en 2010, des gaz de haut fourneau en 2012 et des gaz de cokerie en 2014. L'usage de produits pétroliers en centrales a également fortement diminué. Ces combustibles ont été progressivement remplacés par du gaz naturel, du bois et des récupérations d'énergie comme nous le montre le graphique ci-dessous.
Nous voyons donc que notre paysage énergétique se transforme sous diverses pressions et il y a fort à parier que des changements majeurs s'opèreront encore dans les années à venir.
Rédiger une fiche récapitulative oblige à simplifier l'analyse et les explications des phénomènes alors même que l'évolution des productions et consommations énergétiques d'une région dépend de nombreux facteurs interdépendants ou non.
Si vous désirez avoir un aperçu rapide du bilan énergétique de la Wallonie en 2014, consultez les autres fiches récapitulatives.
Si vous souhaitez entrer en détail dans les données et leur analyse, nous vous conseillons de lire le rapport complet
[1] Les énergies renouvelables étant, par définition, renouvelables et ne nécessitant pas l'achat d'un combustible, elles ne sont pas reprises dans l'analyse. Il en va de même pour le pompage turbinage qui joue un rôle de tampon.
[2] Pour les centrales nucléaires, ce rendement est théorique et conventionnel;