Afin de s'assurer de parler le même langage, il convient de rappeler la définition couramment utilisée pour les « Sources d'Energie Renouvelables - SER ». Ce sont des sources d'énergie non fossiles, renouvelables utilisées aussi bien pour la production d'électricité que pour la production de chaleur et le transport[1]. Les plus connues, car elles font partie de notre paysage quotidien, sont l'éolien, le solaire et le bois. Mais en font également partie le biogaz et les biocarburants par exemple.
Toutes les sources renouvelables ne sont pas disponibles en Wallonie. Et même si les mauvaises langues espèrent que la montée des eaux nous apportera un jour la force marémotrice, voici les sources renouvelables disponibles chez nous.
Le graphique ci-dessous nous montre l'évolution de la production d'électricité à partir de sources renouvelables entre 1990 et 2014. Jusqu'en 2000, cette production était presque constante et assez faible.
2005 est un véritable point d'inflexion dans ce graphique.
Jusque là, nous étions dans un schéma classique et quasi historique pour nos régions avec de l'ordre de 35% d'hydraulique (moulins, ...) et plus de 40% de sous-produits végétaux (bois, ...).
2005 est marqué par l'essor de l'éolien suivi en 2010 par la montée en puissance du solaire photovoltaïque grâce auquel la production se décentralise et devient « citoyenne ».
Nous produisons donc en 2014 presque huit fois plus d'électricité renouvelable qu'en 1990 et ce sont le solaire et l'éolien qui se taillent la part du lion avec respectivement 19,6% et 35,4% de la production totale d'électricité renouvelable qui est actuellement de 3,7 TWh. L'hydraulique qui représentait presque 70% de la production en 1990 est tombée sous les 10% en 2014. Il faut dire que la majeure partie des dénivelés intéressants dans nos cours d‘eau sont déjà équipés de centrales hydroélectriques ou de moulins à eau. Et le développement d'unités permettant de tirer parti de faibles dénivelés dans les cours d'eau ne permettra plus d'augmenter de manière considérable la ressource hydraulique chez nous.
Intéressons-nous maintenant à la part de renouvelable dans notre consommation énergétique finale totale. Elle est en constante augmentation depuis 1990, non seulement parce que nous utilisons plus de sources d'énergie renouvelable mais aussi parce que la Wallonie et plus particulièrement l'industrie consomme moins d'énergie.
Si l'on voit clairement que l'électricité a eu la meilleure progression passant de 0,4% en 2000 à 3,1% en 2014, c'est cependant la chaleur qui constitue, avec 6,5% en 2014, la majeure partie des 10,8% de renouvelable en Wallonie.
La part grandissante des biocarburants dans le transport en étonnera certainement plus d'un car peu nombreuses sont les personnes qui savent qu'en Wallonie, il y a une société de production de bioéthanol et une entreprise qui produit du biodiesel. Ces deux produits sont mélangés aux carburants routiers et le mélange est distribué tel quel à la pompe.
Nous nous rapprochons donc des 13% de part renouvelable dans la consommation finale brute que la Belgique a signé comme engagement face à l'Union européenne[2].
Rédiger une fiche récapitulative oblige à simplifier l'analyse et les explications des phénomènes alors même que l'évolution des productions et consommations énergétiques d'une région dépend de nombreux facteurs interdépendants ou non.
Si vous désirez avoir un aperçu rapide du bilan énergétique de la Wallonie en 2014, consultez les autres fiches récapitulatives.
Si vous souhaitez entrer en détail dans les données et leur analyse, nous vous conseillons de lire le rapport complet.
[2] La part que doivent assumer chacune des régions n'a été définie qu'en décembre 2015 avec l'accord dit du « burden sharing » dont la presse a fait beaucoup d'échos.